Archives des COTE D'IVOIRE - FPS https://fps.assistic.net/kbtopic/cote-divoire/ FPS Sun, 06 Feb 2022 13:29:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.1 214618158 Indicateur 1 : Cadre juridique https://fps.assistic.net/kb/indicateur-1-cadre-juridique/ Sun, 06 Feb 2022 11:28:03 +0000 https://fps.assistic.net/?post_type=kb&p=9645 Lois de promotion de la participation et de protection La Côte d’Ivoire entend redoubler d’efforts pour faire de la promotion de la participation et de la protection des droits des femmes une des priorités de ses actions de politique publique. …

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Lois de promotion de la participation et de protection

La Côte d’Ivoire entend redoubler d’efforts pour faire de la promotion de la participation et de la protection des droits des femmes une des priorités de ses actions de politique publique. Ainsi, différents textes de lois, dont les impacts sont attendus, ont été adoptés.

Il s’agit notamment de la loi n°2019-870 du 14 octobre 2019 favorisant la représentation de la femme dans les Assemblées élues et son décret d’application (n°2020-941 du 25 novembre 2020). Ce texte est pris en application de l’article 36 de la Constitution qui stipule : « L’État œuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d’accès à la représentation dans les assemblées élues. Les modalités d’application de cet article sont fixées par la loi ».

Sur cette question, la loi n°2019-870 précise, dans son article 3 : « Pour les scrutins uninominaux ou de listes, un minimum de 30% de femmes sur le nombre total de candidats présentés au cours de la consultation électorale est exigé. Toute liste de candidatures doit respecter l’alternance des sexes de telle sorte que si deux candidatures du même sexe sont inscrites, la troisième soit de l’autre sexe ». Et l’article 4 de renchérir : « Tout parti politique ou groupement politique dont la liste atteint au moins 50% de femmes candidates, lors d’un des scrutins prévus à l’article 2 de la présente loi, bénéficie d’un financement supplémentaire ». Cette loi qui encourage et favorise les candidatures féminines prend tout son sens dans un contexte ivoirien où les femmes sont bien souvent confinées à une présence symbolique et périphérique dans les responsabilités politiques. D’ailleurs, lors du récent scrutin législatif du 6 mars 2021, sur 255 députés élus, seules 30 sont des femmes. Au sein de l’hémicycle, elles représentent 11% du total des élus. Bien loin des chiffres espérés après l’adoption en 2019, de la loi ordonnant aux partis politiques de présenter au moins 30% de candidates. La faible représentation des femmes au sein de l’Assemblée nationale n’est pas une surprise : aucun parti n’a respecté la loi sur le quota.

Le code électoral n’ayant pas pris en compte cette nouvelle loi, elle n’a donc pas été respectée par les partis politiques. Ils ont aligné, en moyenne, 14% de femmes candidates.

Parmi les textes de loi en faveur de la protection de la femme, il y a la loi n°98-757 du 23 décembre 1998 portant répression de toute forme de violences à l’égard de la femme.  L’article 2 de cette loi stipule : « Quiconque commet une mutilation génitale est puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 360.000 à 2000.000 de francs CFA. La peine est portée au double lorsque l’auteur appartient au corps médical ou paramédical. La peine est d’un emprisonnement de cinq à vingt ans lorsque la victime en est décédée. Lorsque l’auteur appartient au corps médical ou paramédical, la juridiction de jugement peut en outre prononcer contre lui l’interdiction d’exercer sa profession pendant une durée n’excédant pas cinq ans ».  Ce texte de loi a été publié dans le journal officiel de la République de Côte d’Ivoire du 14 janvier 1999.

En Côte d’Ivoire, l’ampleur du phénomène des mutilations génitales dont sont victimes de nombreuses femmes, du fait de certaines pesanteurs socioculturelles notamment, a contraint l’Etat à durcir la répression contre cette pratique. La loi n°98-757 du 23 décembre 1998 répond au défi urgent des proportions dramatiques que prend ce phénomène. Selon le rapport 2016 du MICS (Multiple Indicator cluster Survey), en Côte d’Ivoire, 36,7% de femmes âgées de 15-49ans ont subi au moins une forme de mutilation génitale féminine. En outre, 10,09% des filles de 0 à 14 ans ont été excisées et les taux demeurent très élevés, dans les régions du Nord, du Nord-Ouest et du Centre-Ouest variant de 13% à 26%. Face à cette situation, le gouvernement ivoirien a interdit depuis 1998, la pratique de l’excision, et s’est engagé à réduire à 15% le taux de mutilation génitale d’ici à 2030.

Par ailleurs, la loi n°2019-570 du 26 juin 2019 relative au mariage, qui consacre l’égalité de l’homme et de la femme dans le mariage constitue une avancée significative pour les droits de la femme, même si cette loi suscite de nombreuses controverses dans le pays. En effet, cette loi abroge l’article 53 du code civil, ainsi que les articles 58, 59, 60 et 67 de la loi n°64-375 du 7 octobre 1964 relative au mariage, telle que modifiée par la loi n°80-800 du 2 août 1983, et qui faisaient de l’homme le seul chef de la famille. L’adoption de la loi n°2019-570 du 26 juin 2019 relative au mariage, continue de soulever de fortes réserves dans une partie de l’opinion publique. En effet, l’objectif affiché du législateur d’établir non seulement une égalité de fait, mais aussi de droit au sein des ménages ivoiriens d’une part, et d’autre part, d’arrimer le droit ivoirien sur la conception contemporaine du mariage et des obligations qui en découlent, a reçu un accueil des plus controversés par ses détracteurs qui y voient la fin de la famille telle que traditionnellement connue et généralement acceptée par la plupart des Ivoiriens.

Il en est de même de la loi n°2019-573 du 26 juin 2019 relative aux successions, moins controversée que la précédente, qui consacre d’avantages de droits à la femme, souvent lésée dans la succession après le décès du mari ou des parents. Cette nouvelle disposition, quoique bénéficiant indistinctement à l’homme et à la femme, devrait mettre fin à des pratiques traditionnelles généralement défavorables à la femme. Précisons que la loi sur les successions datait de 1964 et n’avait jamais connu de modification. La veuve était, bien souvent, expulsée de la maison par la famille de son défunt mari, sans qu’elle n’ait de voie de recours. 

Application des lois

Les textes de lois pris en faveur des droits des femmes connaissent une application mitigée sur le terrain. Par exemple, sur la question de la loi n°2019-870 du 14 octobre 2019 favorisant la représentation de la femme dans les Assemblées élues, et qui enjoint aux candidats, lors des scrutins uninominaux ou de listes, de présenter un minimum de 30% de femmes sur le nombre total de candidats présentés, aucun parti politique n’a daigné se conformer à cette loi. Cet exemple est loin d’être un cas isolé. En effet, la loi n°98-757 du 23 décembre 1998 censée réprimer toute forme de violences faites aux femmes, notamment les mutilations génitales féminines, peine à être appliquée sur le terrain. À ce sujet, le rapport 2018 d’Avocats sans frontières Canada (ASFC) épinglait l’Etat de Côte d’Ivoire sur une sorte l’indolence dans la lutte contre les mutilations génitales féminines. En effet, ce rapport souligne qu’en 2018, la forme de mutilation génitale féminine la plus répandue et la plus pratiquée est l’excision.

Le Nord-Ouest du pays est la zone la plus touchée avec un taux élevé de 79,5% des filles et/ou de femmes de 15 à 45 ans excisées. Le taux le plus faible est dans la région du Centre où l’on enregistre un pourcentage de 12,2% de filles et/ou de femmes. Dans la ville d’Abidjan, la capitale économique du pays, le taux est de l’ordre de 36%, et au niveau national de 36%. 

Ratification et domestication des instruments internationaux

Depuis 1975, la Côte d’Ivoire a adhéré à la plupart des Conventions internationales et régionales en faveur de la promotion de l’égalité de toutes et de tous. En effet, la Côte d’Ivoire a ratifié des conventions internationales et pris des mesures de domestication des instruments internationaux sur les droits des femmes pour assumer l’obligation de protéger celles-ci contre toutes les formes de discrimination et de violence dont elles font l’objet. Ainsi, à travers sa ratification de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) le 20 décembre 1995, ce pays s’est engagé formellement à protéger les femmes de la violence sexuelle et de toutes autres formes de violence.

Cependant, ce n’est que le 18 octobre 2010 que le Gouvernement ivoirien a soumis au Comité de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme, son rapport initial combinant le deuxième et troisième rapports périodiques relatifs à l’examen et à l’évaluation de la mise en œuvre de ladite convention. Par ailleurs, comme indiqué dans le Journal officiel de la République de Côte d’Ivoire du 27 septembre 2007, le Président de la République a promulgué la loi n°2007-500 du 31 mai 2007 qui l’autorise à ratifier le Protocole de la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, relatif aux droits des femmes adopté à Maputo au Mozambique, le 11 juillet 2003. À titre d’illustration, l’article 2 de cette Convention stipule : « Les États combattent la discrimination à l’égard des femmes, sous toutes ses formes, en adoptant les mesures appropriées au plan législatif, institutionnel et autre. À cet égard, ils s’engagent à :

  1. Inscrire dans leur Constitution et autres instruments législatifs, si cela n’est pas encore fait, le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes, et à en assurer l’application effective.
  2. Adopter et mettre en œuvre effectivement les mesures législatives et règlementaires appropriées, y compris celles interdisant et réprimant toutes les formes de discrimination et de pratiques néfastes qui compromettent la santé et le bien-être général des femmes.
  3. Intégrer les préoccupations des femmes dans leurs décisions politiques, législations, plans, programmes, et activités de développement, ainsi que dans toutes les activités de la vie.
  4. Prendre des mesures correctives et positives dans les domaines où les discriminations de droit et de fait, à l’égard des femmes continuent d’exister.
  5. Appuyer les initiatives, locales, nationales, régionales et continentales visant à éradiquer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

En ratifiant cette convention internationale, la Côte d’Ivoire s’engage à mettre un terme aux discriminations, aux violences et aux stéréotypes à l’encontre des femmes. Malgré tous ces engagements, les questions liées à l’égalité des sexes restent un défi majeur dans ce pays, en raison notamment des résistances socioculturelles.

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Indicateur 2 : Dispositif et agencement institutionnel https://fps.assistic.net/kb/indicateur-2-dispositif-et-agencement-institutionnel/ Sun, 06 Feb 2022 11:30:06 +0000 https://fps.assistic.net/?post_type=kb&p=9647 Dispositif institutionnel existant Pour donner corps à son engagement en faveur des droits de la femme, la Côte d’Ivoire a mis en place un dispositif institutionnel qui se traduit notamment par l’existence d’un Ministère de la famille, de la Femme …

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Dispositif institutionnel existant

Pour donner corps à son engagement en faveur des droits de la femme, la Côte d’Ivoire a mis en place un dispositif institutionnel qui se traduit notamment par l’existence d’un Ministère de la famille, de la Femme et de l’Enfant, régi par le décret n°2019-1010 du 04 décembre 2019 portant organisation et attributions des différents services dudit Ministère. Il y a également l’Observatoire National de l’Équité et du Genre – ONEG créé par le décret n° 2019-592 du 03 juillet 2019. Cette organisation a pour mission, entre autres, de veiller au respect de l’équité et de l’égalité entre les hommes et les femmes, d’élaborer des rapports nationaux périodiques sur l’avancement vers l’égalité des sexes et de formuler des recommandations relatives à la promotion du genre.

 Si le dispositif institutionnel ne permet pas de douter de la volonté des autorités ivoiriennes de promouvoir les droits de la femme, les impacts eux, tardent à se faire sentir. La question du genre et celle de l’autonomisation des femmes restent encore mitigées. En effet, les femmes sont encore très minoritaires et sous-représentées dans divers domaines. Au niveau ministériel actuellement, elles ne sont que 08 femmes sur un total de 41 membres du gouvernement. À l’Assemblée nationale, elles sont à peine 30 sur 225 députés. À la tête des mairies, il n’ y a que 10 femmes sur 197. Dans le corps enseignant, on dénombre 44144 femmes sur un total de 160116 enseignants. Tout porte à croire que des mesures supplémentaires seront nécessaires pour parvenir à l’égalité des sexes prônée par les autorités ivoiriennes. L’analyse des données sur le genre en Côte d’Ivoire montre que la prise en charge de cette problématique ne devra pas être perçue uniquement sous l’angle de la ratification des conventions internationales. Il faudrait s’appuyer sur une approche multidimensionnelle : économique, sociale, politique, culturelle et psychologique.

Agencement institutionnel : directions, agences, observatoire, etc. : ossature et pertinence

Pour assurer l’engagement du Gouvernement ivoirien en faveur des droits de la femme, le Ministère de la famille, de la Femme et de l’Enfant (MFFE) assure la mise en œuvre et le suivi de sa politique de protection de la famille, de la femme et de l’enfant, en coordination avec les ministères techniques ayant des activités sectorielles en faveur de la promotion de la femme. Le MFFE est donc l’instrument du Gouvernement chargé de veiller à l’égalité entre les sexes et à la démarginalisation des femmes. Plusieurs activités de renforcement du pouvoir économique et social des femmes sont menées par les différentes directions du MFFE. Par ailleurs, avec la création de l’Observatoire National de l’Équité et du Genre – ONEG par le décret n° 2019-592 du 3 juillet 2019, la Côte d’Ivoire se dote ainsi d’un outil spécifique visant à identifier les inégalités sous-jacentes au genre et à les corriger. La mise en place de cet observatoire était l’une des recommandations du projet de la BAD réalisé en 2015 sur le profil genre en Côte d’Ivoire. Ce projet avait mis en évidence les disparités de genre existantes et proposé des voies et moyens de résolutions.

Malgré l’existence d’un dispositif institutionnel de promotion des droits de la femme, qui implique le Ministère de la famille, de la Femme et de l’Enfant, des directions, un observatoire etc., ces différentes entités institutionnelles devront faire la preuve de l’efficacité de leur agencement. Pour l’heure, comme le relève le rapport 2015 de la BAD relativement au projet «profil genre en Côte d’Ivoire », il y a un déficit de synergie dans les actions institutionnelles. Par ailleurs, note le rapport, dans les principaux débats politiques ou parlementaires, force est de constater que l’on ne mentionne pas systématiquement les préoccupations des femmes.

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Indicateur 3 : Participation https://fps.assistic.net/kb/indicateur-3-participation/ Sun, 06 Feb 2022 13:17:38 +0000 https://fps.assistic.net/?post_type=kb&p=9684 Participation politique (présence et responsabilités dans les partis politiques, élues nationales et départementales, etc.) Les femmes sont peu présentes dans l’animation de la vie politique en Côte d’Ivoire. Leur participation politique est très résiduelle à en juger par le nombre …

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Participation politique (présence et responsabilités dans les partis politiques, élues nationales et départementales, etc.)

Les femmes sont peu présentes dans l’animation de la vie politique en Côte d’Ivoire. Leur participation politique est très résiduelle à en juger par le nombre de femmes élues, ou présentes dans les sphères de décisions. Elles représentent 11% des élus au parlement, 3% des présidents de conseils régionaux, 5% des maires. L’on est encore bien loin des 30% de femmes exigées par la loi n°2019-870 du 14 octobre 2019 favorisant la représentation de la femme dans les Assemblées élues. Cette faible représentation des femmes s’explique en partie par le peu d’intérêt qu’elles manifestent pour la chose politique.

Concernant les jeunes, si leur présence est très remarquée lors des manifestations politiques et dans les espaces de discussion politique, leur influence reste très limitée dans les responsabilités au sein des partis politiques. À peine 3% des élus au parlement ont moins de 40 ans, dans ce pays où pourtant les résultats du dernier recensement général de la population en 2014, révèlent que 77,3%  de la population ont moins de 35 ans, soit un peu plus de 3 personnes sur 4. Le manque d’autonomie des jeunes, l’absence d’initiative chez nombre d’entre eux, leur incapacité à se mettre ensemble pour faire entendre leur voix et peser dans les prises de décisions les confinent à jouer le rôle d’exécutants de mots d’ordre au sein des partis politiques.

Les statistiques susmentionnées montrent bien que ce sont les hommes, (plus entreprenants, disposant de plus de moyens, faisant peu de concessions politiques aux femmes et aux jeunes) qui dictent leur loi sur le terrain politique en Côte d’Ivoire.

Participation aux instances de décision

La faible représentativité des femmes et des jeunes dans les postes de décision au sein des partis politiques se reflète également dans les sphères de décisions au niveau national. Dans le gouvernement, il n’y a que 8 femmes (sur un total de 41 ministres). Aucun membre du Gouvernement n’a moins de 40 ans. Les raisons de la faible représentativité des femmes et des jeunes dans les cercles de décision des partis politiques pourraient également être avancées pour expliquer leur minorité au sein du gouvernement, même si les deux domaines (parlement et gouvernement) ne sont pas superposables).

Participation aux initiatives de paix

Majoritairement, les femmes et les jeunes ne s’impliquent pas beaucoup dans les initiatives de paix qu’ils considèrent comme étant un domaine réservé aux organisations internationales. Il existe pourtant différentes organisations de femmes et de jeunes en Côte d’Ivoire, dont certaines sont organisées en plateforme, qui sont relativement actives dans les initiatives de paix. Des ONG, groupes et associations s’occupent de vulgariser les droits des femmes et de promouvoir des initiatives de paix (MIFA). C’est le cas, par exemple, de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire (AJFCI), les Amis de la famille (AMIFA), le Mouvement ivoirien des femmes démocrates, l’Organisation nationale pour l’enfant, la femme et la famille (ONEF) etc. Ces organisations entreprennent différentes actions de formation, d’informations et de sensibilisation des populations en faveur de la paix. Des organisations de jeunes sont également sur le front des initiatives de paix. Il s’agit notamment des organisations de jeunes issues des partis politiques (Jeunesse du Populaire Ivoirien (JFPI), Jeunesse du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, Rassemblement des Jeunes Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RJHDP)), de celles de la société civile, tels que le parlement des jeunes, l’Organisation des jeunes leaders de Côte d’Ivoire etc.

Les mouvements de jeunesse des partis politiques se font souvent remarquer lors des échéances électorales, engagés qu’ils sont pour la cause de leur parti politique. On les retrouve rarement dans les initiatives de paix. Pour changer ce paradigme et impliquer les jeunes dans les actions de paix, Indigo Côte d’Ivoire et Interpeace (deux organisations engagées pour la paix et la cohésion sociale) ont conçu et mis en œuvre un projet de consolidation de la paix et de la cohésion sociale à Abobo et Yopougon, des quartiers populaires réputés pour être les épicentres des violences électorales en Côte d’Ivoire. Dans le cadre de ce projet dénommé « YPS en pratique : auto-analyse et renforcement du leadership des jeunes dans la prévention de la violence politique en Côte d’Ivoire », une quarantaine de jeunes leaders ont été formés le 7 septembre 2021, à Abidjan, pour être des acteurs de paix auprès des jeunes. Ce sont des initiatives épisodiques de ce type que l’on observe en Côte d’Ivoire, (surtout au moment des échéances électorales), et qui peinent souvent à rallier à la majorité des jeunes. Les hommes, eux, plutôt engagés dans les partis politiques, semblent peu intéressés par ce genre d’initiatives, et préfèrent laisser ce terrain aux ONG.

Participation aux instances de promotion de la  cohésion sociale

Les femmes sont quelque peu actives dans les instances de promotion de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. Même si l’impact de leurs actions reste très limité, on peut cependant observer l’engagement militant de certaines d’entre elles au sein de ces instances. La participation des jeunes, elle, semble plus discrète. Les jeunes ne participent pas beaucoup aux instances de promotion de la paix. La raison est qu’ils y trouvent peu d’intérêt. Le défi est donc d’amener les femmes et surtout les jeunes, deux catégories sociales considérées comme étant les plus vulnérables en temps de crise, à s’impliquer pleinement dans les instances de promotion de la paix.

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Indicateur 4 : Dynamiques organisationnelles, leadership et transition générationnelle https://fps.assistic.net/kb/indicateur-4-dynamiques-organisationnelles-leadership-et-transition-generationnelle/ Sun, 06 Feb 2022 13:19:16 +0000 https://fps.assistic.net/?post_type=kb&p=9686 Organisations féminines, réseaux et plateformes de femmes : réalités, forces et faiblesses Les organisations féminines, parfois regroupées en réseau ou en plateformes, sont les figures de proue de la société civile ivoirienne. Très actives au sein de la société civile, …

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Organisations féminines, réseaux et plateformes de femmes : réalités, forces et faiblesses

Les organisations féminines, parfois regroupées en réseau ou en plateformes, sont les figures de proue de la société civile ivoirienne. Très actives au sein de la société civile, leurs centres d’intérêt portent généralement sur les questions de genre, d’équité et d’égalité hommes – femmes,  d’autonomisation des femmes,  d’éducation, de santé, de paix, de prévention des conflits, de cohésion sociale et de démocratie.

Il s’agit, par exemple, du Groupe des organisations féminines pour l’égalité hommes – femmes (GOFEHF), de l’Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire (OFACI), de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI), de Génération femme du 3e millénaire (GFM3), de la Plateforme des femmes pour gagner (PFG), de l’ONG Femmes en action, de ONG Femmes de SALÈME, de l’Alliance femme droits et développement durable (AF3D), de ONU femmes Côte d’Ivoire,  de Soleil et réconciliation et aide aux femmes démunies de Côte d’Ivoire (SR-AFD-CI), de ONG femmes, enfants en détresse, de ONG femmes unies, Voix de femmes, du Réseau ivoirien pour la défense des droits de l’enfant et de la femme (RIDDEF) etc.

Pendant la décennie de crise sociopolitique en Côte d’Ivoire, de 2002 à 2011, (et même après cette période) ces organisations ont essayé de faire entendre la voix des femmes, par des actions de sensibilisation des populations pour la paix et la cohésion sociale, des séances de monitoring, des plaidoyers à l’adresse des autorités etc. Ces organisations féminines se distinguent par leur sens de l’initiative, leur engagement au sein de la société civile, etc. Leurs faiblesses résident notamment dans leurs difficultés d’obtenir des financements, leur manque d’autonomie financière, leur manque de coordination dans les actions, leur problème d’organisation, la faible implication des populations dans leur initiative, leur collusion parfois avec les partis politiques etc. 

Existence de synergies

Même si l’on peut observer au sein des organisations féminines en Côte d’Ivoire, une certaine tendance à se constituer en réseaux et en plateforme, elles ont souvent du mal à travailler en véritable synergie. Prenons l’exemple de la Plateforme des femmes pour gagner, créée le 29 septembre 2005, qui regroupe des personnes physiques, des organisations professionnelles, des mutuelles de développement, des syndicats, des organisations féminines des partis politiques, des ONG et des associations. Cette plateforme, forte de 1557 adhérents au moment de sa création, a mené quelques activités épisodiques. Elles continuent, aujourd’hui, ses activités, mais pas avec la ferveur des débuts. Il y a également la Plateforme panafricaine des femmes et des jeunes pour la paix en Côte d’Ivoire (2PFJ), apparemment moins hétéroclite que la précédente, qui a mené des actions d’éclat pendant les échéances électorales de ces dernières années (monitoring, sensibilisation des populations pour la cohésion sociale et pour des élections sans violence). Malheureusement, ces organisations sont souvent traversées par des dissensions qui minent leur efficacité dans la durée. Le départ du Parlement des jeunes de la Plateforme panafricaine des femmes et des jeunes pour la paix en Côte d’Ivoire (2PFJ) est la face visible des conflits d’intérêt et des problèmes de personnes au sein des organisations de ce type en Côte d’Ivoire.

Leadership des femmes

Prenant appui sur les formes d’émancipation dans le monde contemporain, les femmes ivoiriennes essaient d’affirmer leur leadership, dans un contexte littéralement dominé par les hommes. Aussi s’engagent-elles à influencer les prises de décisions, à travers leurs différentes associations créées autour des questions de défense des intérêts des femmes et de l’amélioration de leur participation à la vie publique. Leurs ambitions en matière de leadership sont cependant contrariées par un déficit de solidarité, le manque de formation, l’absence de véritable synergie, les problèmes de personnes etc. Elles ne pourront faire pencher la balance que si elles consentent à se former au leadership, au développement personnel, à l’entrepreneuriat, à l’autonomisation et en cultivant le sens de la collaboration.

Leadership des filles

Les filles en Côte d’Ivoire ne sont pas vraiment formées au leadership. Cette notion, perçue par elles comme élitiste, ne suscite pas beaucoup d’intérêt chez nombre de filles. Il y a certes quelques-unes qui essaient de se démarquer, de s’affirmer, mais leur enthousiasme est tiédi par un déficit de formation et un manque de confiance en soi.

Collaboration et transition générationnelle La collaboration et la transition générationnelle restent un défi pour les femmes de Côte d’Ivoire. La franche collaboration n’est pas toujours de mise au sein des organisations féminines où les intérêts se télescopent bien souvent, mettant ainsi à mal la transition générationnelle. Pour redresser la pente, elles devront se former. Une stratégie serait de leur présenter des modèles de réussite en matière de collaboration et de transition générationnelle pour susciter une émulation positive chez les jeunes filles.

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Indicateur 5 : Résolution 1325 https://fps.assistic.net/kb/indicateur-5-resolution-1325/ Sun, 06 Feb 2022 13:21:54 +0000 https://fps.assistic.net/?post_type=kb&p=9688 Plan d’action national : conception Les hommes et les femmes sont tous affectés par les crises humanitaires, mais ils n’en sont affectés ni de la même manière, ni dans les mêmes proportions. Le 31 octobre 2000, le Conseil de Sécurité des …

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Plan d’action national : conception

Les hommes et les femmes sont tous affectés par les crises humanitaires, mais ils n’en sont affectés ni de la même manière, ni dans les mêmes proportions. Le 31 octobre 2000, le Conseil de Sécurité des Nations Unies abordait la question des femmes et des conflits armés au cours de sa 4213ème  séance. Dans une résolution prise à l’issue de cette séance, cette haute instance décisionnelle, reconnaissait aux femmes un rôle d’actrices à part entière dans la gestion et la résolution des conflits, ainsi que dans les processus de maintien de Paix.

La Côte d’Ivoire a été l’un des pays africains à répondre à cet appel de l’Organisation des Nations Unies, en se dotant en novembre 2007, d’un plan d’action national pour la mise en œuvre de la Résolution 1325. Le plan national d’action s’articule autour des axes suivants :

Axe 1 : Protection des femmes et des filles contre les violences sexuelles y compris contre les mutilations génitales féminines.

Axe 2 : Inclusion des questions de genre dans les politiques et programmes de développement.

Axe 3 : Participation des femmes et des hommes au processus de reconstruction et de réinsertion nationale

Axe 4 : Renforcement de la participation des femmes et des hommes au processus de prise de décision politique. 

Mise en œuvre

La mise en œuvre du plan national d’action a permis des avancées notables. Il faut noter la modification de plusieurs instruments juridiques pour une meilleure prise en compte de la sexo-spécificité dans la gouvernance de la Côte d’Ivoire.

Ainsi, sans être exhaustif, le bilan de la participation des femmes aux processus de paix et de sécurité peut être mis en lumière, à travers les actions ci-après :

  • l’ouverture en 2014, de l’École Militaire Préparatoire Technique (EMPT) et de l’École de Gendarmerie aux jeunes filles. La Côte d’Ivoire compte 25% de femmes dans la gendarmerie, 13% dans la police ;
  • la création en 2014 de l’Observatoire National de l’Equité et du Genre qui a pour mission d’assurer la veille, l’alerte et l’anticipation en matière d’équité et d’égalité entre les hommes et les femmes ;
  • la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre les Violences faites aux femmes, en 2014, avec la création de 65 plateformes multisectorielles de lutte contre les violences basées sur le genre à travers tout le pays.
  • l’octroi de fonds (Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire et Fonds Femme et Développement) aux femmes exilées de retour après la crise post-électorale de 2010 pour leur permettre de mener des activités génératrices de revenus.
  • l’élaboration d’une stratégie genre de la Commission électorale indépendante (CEI) pour la prise en compte du genre dans tous les processus électoraux ;
  • l’existence d’une Direction d’Aide et d’Assistance pour les Réfugiés et les Apatrides (DAARA)) au niveau du Ministère des Affaires étrangères, en vue de prendre en compte les besoins spécifiques des femmes avec l’appui du HCR.

En dépit des acquis susmentionnés, la Côte d’Ivoire a encore beaucoup à faire pour assurer l’effectivité de la participation équitable des femmes et des hommes dans les processus de gestion et de gouvernance, spécifiquement ceux qui sont relatifs à la prévention et à la gestion des conflits et à la promotion de la paix.

Mobilisation de ressources

Au sortir de la crise postélectorale de 2010, l’État de Côte d’Ivoire a mobilisé des ressources pour prendre en compte les besoins spécifiques des femmes et des filles en matière de sécurité, de justice, et pour assurer l’autonomisation de celles-ci. Cela a consisté à appuyer les initiatives de paix prises localement par des organisations de femmes, à promouvoir un processus DDR en prenant en compte la question du genre, à mettre en place un mécanisme d’indemnisation des femmes et des enfants victimes de la crise etc. Les mesures prises par l’État montrent que les autorités ont conscience qu’il ne s’agit pas d’un problème exclusif aux femmes, mais que la mauvaise gestion de la sortie de crise peut être aussi une menace à la stabilité sociale et un indicateur de conflit plus large. Il faudrait poursuivre les efforts en matière d’élaboration de politique de formation et d’insertion socioprofessionnelle, de procédures opérationnelles permanentes et de mécanismes de suivi ou de prévention de formes particulières de violences à l’égard des filles et des femmes.

Vulgarisation

Le plan national d’action relatif à l’application de la Résolution 1325, en Côte d’Ivoire, montre que les autorités reconnaissent l’importante contribution que les femmes peuvent apporter à la paix, à la sécurité et à la réconciliation nationale. Cependant, les initiatives de vulgarisation prises au niveau l’État n’impliquent pas suffisamment les femmes. Il faudrait donc veiller à une meilleure représentation des femmes dans les missions de sensibilisation sur le terrain. Par ailleurs, la politique de sécurité ne doit pas se cantonner aux problèmes de violence, elle doit également s’intéresser à l’accès des femmes et des filles à la justice, à leur traitement dans le système pénitentiaire etc. Elle doit renforcer le potentiel des hommes et des femmes à pied d’égalité, dans les institutions du secteur de la sécurité.

Engagement de l’Etat

La Côte d’Ivoire s’est dotée d’un nouveau Plan National de mise en œuvre de la Résolution 1325 pour la période 2019-2023. L’objectif de ce plan est d’impliquer plus de femmes dans les processus de prévention et de maintien de la paix. Le nouveau plan d’action vise entre autres à :

  • Renforcer la participation des femmes au sein des forces de défense et de sécurité et dans les missions de paix ;
  •  Accroitre la participation des femmes et des filles dans la prévention des conflits intercommunautaires et électoraux ;
  •  Poursuivre la protection des femmes et enfants contre les violences basées sur le genre au sein des communautés

Défis et perspectives

En dépit des acquis susmentionnés, la Côte d’Ivoire a encore du chemin à faire pour assurer l’effectivité de la participation équitable des femmes et des hommes dans les processus de gestion et de gouvernance, spécifiquement ceux qui sont relatifs à la prévention et à la gestion des conflits et à la promotion de la paix.

On peut relever entres autres : 

  • la faible participation des femmes aux missions de maintien de la paix de l’ONU (seulement 9% de femmes cadres dans les contingents) ;
  • la non prise en compte du genre dans la budgétisation, les plans et programmes ;
  • la persistance des stéréotypes sexistes et des pratiques traditionnelles néfastes (MGF-Mariages précoces et forcés, etc.).

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Indicateur 6 : Accès https://fps.assistic.net/kb/indicateur-6-acces/ Sun, 06 Feb 2022 13:23:30 +0000 https://fps.assistic.net/?post_type=kb&p=9690 Accès à la terre Le rapport 2019 de International Land Coalition (ILC), (une plateforme multi-acteurs qui accompagne les politiques publiques sur le foncier) révèle qu’en Côte d’Ivoire moins de 10% des propriétés foncières appartiennent à des femmes. La situation est …

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Accès à la terre

Le rapport 2019 de International Land Coalition (ILC), (une plateforme multi-acteurs qui accompagne les politiques publiques sur le foncier) révèle qu’en Côte d’Ivoire moins de 10% des propriétés foncières appartiennent à des femmes. La situation est encore plus dramatique quand il s’agit des terres communautaires. La persistance des barrières traditionnelles est pour beaucoup, dans cette situation. La Côte d’Ivoire a adopté une politique publique visant à donner les mêmes chances aux hommes et aux femmes d’accéder aux ressources naturelles et, en particulier, à la terre. Mais sur le terrain la réalité est tout autre. Les femmes continuent de subir toutes sortes de discriminations qui les éloignent de cette ressource précieuse qu’est la terre, indispensable à leur autopromotion et au développement socioéconomique du pays.

L’accès des femmes à la propriété foncière reste donc un défi pour la Côte d’Ivoire qui doit rendre la législation foncière plus favorable aux femmes surtout en milieu rural et œuvrer à lever ses stéréotypes. Il faudrait une meilleure prise en charge par les autorités des véritables problèmes qui entravent l’accès équitable des femmes à la terre et aux ressources naturelles.

Accès aux financements et au crédit

En Côte d’Ivoire, les femmes se heurtent à divers obstacles pour avoir accès au financement et au crédit et développer leurs activités. Certaines disposent souvent d’un capital réduit pour démarrer leur activité et sont moins susceptibles de bénéficier de capitaux d’investissement privés ou de capital-risque. Le plus souvent, les banques demandent des garanties que les femmes ne peuvent pas fournir. Ce sont généralement les hommes qui sont propriétaires des biens à valeur importante (titre foncier, véhicule etc.). Par ailleurs, les femmes de Côte d’Ivoire ont ordinairement une peur du risque et de l’échec et une faible culture financière qui les empêchent souvent de demander des prêts. Elles font également face au manque de soutien familial, mais aussi au manque de formation pour le développement de compétences nécessaires à la gestion effective d’une entreprise. Les contraintes personnelles (responsabilités familiales, problèmes familiaux, projets professionnels du conjoint) et la faible intégration des femmes aux réseaux d’affaires constituent d’autres obstacles. En 2017, en Côte d’Ivoire, le gouvernement a mis en place un fonds pour la promotion des PME et l’entrepreneuriat féminin, doté d’une enveloppe de 5 milliards de Fcfa. Ce fonds vise à faciliter l’accès au crédit bancaire aux femmes chefs d’entreprises, y compris de start-up, tout secteur d’activités confondu.   

Accès à l’éducation

En Côte d’Ivoire, il y a eu une progression des effectifs scolaires féminins depuis l’accession du pays à l’indépendance. Toutefois, les filles sont toujours victimes de sous-scolarisation et de la déscolarisation (Yéo et Kéi 2016; RESEN, 2015 ; PND, 2016-2020). Il existe, en matière de scolarisation primaire, de fortes inégalités entre les sexes en défaveur de la grande majorité des filles malgré l’importante hausse de la population féminine scolarisable ces dernières années. Ainsi, en Côte d’Ivoire, on note que les filles représentent 57,1 % des enfants non scolarisés, et 48,7 % des filles d’âge scolaire ne fréquentent pas l’école contre 35,8 % des garçons (MEN, 2020). Les obstacles qui perpétuent la sous-scolarisation des filles à l’école primaire sont multiples. De nombreux auteurs ( Yéo et Kéi 2016 ; Bih, 2003 ; Manikak, 2011; UNICEF, 2018) évoquent les représentations sociales que se font les communautés de l’école, les stéréotypes sur les rôles sexistes, l’extrême pauvreté de certains parents, les coûts d’écolage, la préférence donnée par les parents à l’apprentissage des garçons etc. Selon le rapport d’analyse des données statistiques du MENTFP/DSPS rendu public en 2020, le taux d’achèvement des filles au premier cycle en Côte d’Ivoire reste faible et inférieur à celui des garçons : sur 100 filles entrées au CP1, seulement 58 parviennent au CM2, contre 89 chez les garçons.

Accès à la santé

En Côte d’Ivoire, les femmes ont difficilement accès aux centres de santé, en raison du coût élevé des prestations.  La situation devient plus critique lorsqu’on s’intéresse aux conditions d’accès des hôpitaux généraux et des centres hospitaliers régionaux (A. Etien 2020).

En Côte d’Ivoire, la loi garantit à chaque citoyen un accès égal à la santé. Le dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2014 a dénombré 22 671 331 habitants avec une densité de 70,3 habitants/km2 dont 50,2 % vivent en milieu urbain et 49,8 % en milieu rural. Les femmes en âge de procréer représentent 24 % de la population et les enfants de moins de 5 ans, 16 %.

Deux décennies après l’effectivité de la décentralisation sanitaire, les résultats demeurent encore mitigés. En 2019, les statistiques du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique (MSHP) montrent clairement une sous-utilisation des principaux services offerts dans les districts sanitaires et cela à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Le taux de fréquentation des centres de santé par les femmes stagne. Il atteint difficilement la barre des 30%. L’accessibilité aux centres de santé ne s’améliore guère. De 2009 à 2013, une femme sur trois résidait à moins de cinq kilomètres d’un centre au niveau national (A. Etien 2020). La situation est plus catastrophique dans les districts sanitaires de Soubré (22%), Dabakala (17%), Gueyo (12%) et Odienné (5%). Concernant les soins prénataux et de suivi de grossesses, le taux de couverture de la première consultation prénatale est à 88%. A partir de la quatrième visite, seulement 44% des femmes continuent de fréquenter les services de santé. Certaines femmes privilégient les soins alternatifs aux soins produits par les professionnels de santé. Les disparités régionales sont loin d’être éliminées. Les femmes des régions du nord sont celles qui fréquentent de moins en moins les structures sanitaires formelles (A. Etien 2020).. A cela s’ajoutent les contrastes entre zones rurales et zones urbaines. Malgré les importantes ressources financières et humaines investies dans les hôpitaux durant ces 20 dernières années pour l’amélioration de leur attractivité et de leurs prestations, aucune étude récente n’a été menée pour évaluer l’accessibilité des hôpitaux régionaux et départementaux par la population ivoirienne.

Accès à la propriété

Si le droit positif ivoirien (Constitution du 8 novembre 2016, Ordonnance de 2013 relative à la propriété des terres urbaines, Code Civil, etc.) ne fait aucune discrimination pour l’accès de la femme à la propriété tant du domaine rural que du domaine urbain, dans la pratique, des restrictions dans l’exercice de ces droits s’observent en milieu rural du fait des pesanteurs socio-culturelles (coutumes traditionnelles) défavorables aux femmes et également du fait de certaines dispositions légales de la Loi n°98-750 du 23 décembre 1998 relative au domaine foncier rural.

En effet, bien que ladite loi établisse l’égalité des droits de propriété entre les hommes et les femmes en son article premier, l’article 3 consacre la notion de « droits coutumiers conformes aux traditions ». Or les coutumes tant des lignées matrilinéaires que patrilinéaires des différents groupes ethniques en Côte d’Ivoire ne reconnaissent pas aux femmes, le droit à la propriété de la terre. Par ailleurs, l’obtention d’un certificat de propriété est une tâche complexe et onéreuse.

Accès aux médias

Selon les données 2021 du Ministère de la Communication, des médias et de la Francophonie de Côte d’Ivoire, les médias accordent une plus grande attention aux questions intéressant les femmes et à leurs préoccupations. Des mesures ont été prises pour faciliter l’accès des femmes aux médias et pour promouvoir une représentation équilibrée et non stéréotypée des femmes. Des efforts ont été faits également pour inclure une approche soucieuse d’équité entre les sexes dans la formation des professionnels des médias. Pourtant, la réalité montre que les femmes ont souvent des difficultés d’accès aux médias en raison des contraintes financières, mais aussi du fait de l’analphabétisme qui touche plus les femmes que les hommes. Par ailleurs, seules 3 femmes sur 43 personnes dirigent des entreprises de presse en Côte d’Ivoire. 

Contrôle et bénéfices

Les femmes de Côte d’Ivoire sont confrontées à des difficultés dans le contrôle et la gestion financière de leur activité. Il s’agit notamment d’un manque de formation et d’accompagnement.  Par ailleurs, n’ayant pas accès à des comptes bancaires et à des mécanismes d’épargne, elles ont souvent du mal à contrôler leurs revenus. Le rapport 2020 du Digital Financial Services (DFS) Working group révèle qu’en Côte d’Ivoire, même si les femmes ne sont pas à égalité avec les hommes dans l’accès et l’utilisation des services financiers formels, elles semblent être plus habiles et plus débrouillardes qu’eux en ce qui concerne la gestion de l’argent.

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Indicateur 7 : Prévention https://fps.assistic.net/kb/indicateur-7-prevention/ Sun, 06 Feb 2022 13:25:43 +0000 https://fps.assistic.net/?post_type=kb&p=9692 Instance nationale en charge des droits humains et genre : intérêt et approche La Commission nationale des droits de l’homme en Côte d’Ivoire n’est pas inactive sur les questions de genre, d’égalité de chance entre l’homme et la femme et de …

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Instance nationale en charge des droits humains et genre : intérêt et approche

La Commission nationale des droits de l’homme en Côte d’Ivoire n’est pas inactive sur les questions de genre, d’égalité de chance entre l’homme et la femme et de leadership féminin dans ce pays. Son approche consiste, dans la mise en œuvre de son mandat, à apporter des réponses idoines à la question de la sensibilisation, du plaidoyer et du partage de connaissance des droits des femmes en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, elle vient de publier, récemment, le 3 novembre 2021 un manuel des droits des femmes et des jeunes filles, avec le concours du Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. Ce document est un outil stratégique qui permet d’évaluer l’étendue et la pertinence des informations recensées relativement à la situation des femmes et des jeunes filles en Côte d’Ivoire. Il met également en lumière les efforts consentis par la Côte d’Ivoire en matière de ratification d’instruments internationaux de promotion et de protection des droits de l’homme, d’une manière générale, mais plus spécifiquement, ceux protégeant les femmes et les jeunes filles.

Les organisations ivoiriennes de défense des Droits de l’Homme que sont la Ligue Ivoirienne des droits de l’Homme (LIDHO), le Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) et l’Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI) joignent également leurs efforts aux initiatives de promotion du genre et de défense des droits des femmes et des jeunes filles. Ces organisations initient bien souvent des séances d’auditions et d’enquête sur le terrain afin des documenter des faits attentatoires aux droits des femmes. Elles produisent des rapports périodiques sur les faits documentés pour attirer l’attention des autorités, et font régulièrement des recommandations en vue de mesures correctives à prendre. Toutes ces initiatives ont ceci de pertinent qu’elles replacent la question du genre au cœur des priorités de politique publique en Côte d’Ivoire. Elles ont le mérite de montrer que l’équité et l’égalité entre hommes et hommes, sont bien à la portée des autorités qui doivent redoubler d’efforts et prendre les mesures nécessaires pour en faire une réalité. 

Cas de violences sexuelles

Les violences sexuelles, surtout les viols, prennent des proportions inquiétantes en Côte d’Ivoire. La pandémie de Covid 19 semble avoir engendré une hausse des viols. C’est le même constat fait par l’Organisation citoyenne pour la promotion et la défense des droits des enfants, des femmes et des minorités CPDEFM). Dans son rapport 2020, cette organisation souligne que le manque de données précises participe à l’invisibilisation de ces femmes, une autre forme de violence dont elles sont victimes. En juin 2020, cette organisation a réalisé une enquête sur les violences faites aux femmes et aux jeunes filles pendant la pandémie de Covid-19 et a rendu public ses résultats le mardi 15 juin 2021. L’enquête a été réalisée dans les communes populaires du district d’Abidjan, à savoir : Abobo, Anyama, Attécoubé, Koumassi, Treichville, Yopougon. Elle s’est intéressée aux femmes et aux hommes dans leur quotidien et en période de Covid-19. Cette enquête inédite a été réalisée auprès d’un échantillon de 5556 personnes (soit 3414 femmes et 2142 hommes, de tous les âges, couches socio-culturelles et situations matrimoniales. Lors de l’enquête, il a été demandé aux enquêtés s’ils avaient connaissance de faits de violences et non pas si elles avaient subis. Les sondés ont témoigné de plus de 2000 cas de violences faites aux femmes, dont 1290 cas de mariage de filles de moins de 18 ans et 1121 viols. L’enquête a relevé un pic de violences sexuelles pendant la période de restriction imposée par la pandémie de Covid-19. Le rapport souligne qu’il y a eu plus de viols du fait de la fermeture des écoles. Il signale que 416 féminicides ont été enregistrés en 2019 et 2020. A titre de comparaison, sur la même période en France, 236 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex. Jusqu’ici, ce crime (le terme « féminicide » n’est pas rentré dans le langage courant) n’avait pas fait l’objet d’étude en Côte d’Ivoire, parce qu’il a la particularité d’être le plus silencieux et que les personnes interrogées ont beaucoup de difficultés à se confier. Autre fait notable : la victime d’un viol est encore largement, dans la conscience populaire, responsable de ce qui lui est réservé. La plupart des hommes interrogés dans le cadre de l’enquête de la CPDEFM justifient les viols par des attitudes ou des vêtements qu’ils jugent provocants. Il subsiste ici l’idée que la femme l’a cherché. Les victimes sont d’ailleurs souvent culpabilisées et reçues avec beaucoup de légèreté dans les commissariats quand elles souhaitent porter plainte. La police conditionne encore régulièrement l’enregistrement de la plainte à la délivrance d’un certificat médical, même si un arrêté ministériel stipule que les femmes n’ont pas à l’exiger. Ce certificat médical, facturé 50 000 francs cfa (76 euros) n’est généralement à la portée des victimes en situation de précarité.

Par ailleurs, bien que punie par la loi en Côte d’Ivoire, l’excision est encore répandue, et pas seulement dans les zones reculées du pays. L’enquête recense 828 cas à Abidjan en 2020. L’absence de poursuites judiciaires ou la condamnation à des peines légères ne dissuadent pas les auteurs et ne permettent pas d’éradiquer le phénomène. Une précédente étude de CPDEFM (2019) avait révélé que 70% des femmes à Abidjan sont victimes de violences conjugales. Même si des efforts ont été faits, notamment avec la création d’un comité national de lutte contre les violences basées sur le genre, les pouvoirs publics ne semblent pas avoir pris la pleine mesure de ce fléau et de ses conséquences sur les victimes.

Disponibilité de données sexo-spécifiques

En Côte d’Ivoire, les femmes subissent des pratiques discriminatoires qui les maintiennent dans une situation de vulnérabilité. Leur faible accès à la propriété foncière, dans un pays où la majorité de la population vit de l’agriculture, réduit leur accès au crédit et leurs capacités à entreprendre des activités économiques durables permettant de générer des revenus. Elles ne sont pas mieux loties dans l’administration publique et privée. Malgré la mise en place de structures en charge de  la promotion et de la protection des droits de la femme, la Côte d’Ivoire est à la 136e place de l’indice d’inégalité de genre selon le classement du PNUD 2019 en matière d’indicateur sexo-spécifique du développement humain (ISDH).  Le pays a pourtant ratifié plusieurs conventions internationales et régionales proclamant l’égalité en dignité et en droit de tous les citoyens. S’il existe presque une égalité de droit entre les hommes et les femmes, il reste beaucoup à faire pour que cela soit effectif. Les consultations de la Banque mondiale sur le genre en Côte d’Ivoire ont donné l’opportunité à des femmes de Côte d’Ivoire, qu’elles soient des zones urbaines ou rurales, de s’exprimer sur les préoccupations spécifiques à leur environnement.

Sur la base d’investigations très fouillées, le rapport note, en substance, que de janvier à mai 2018, sur 1120 entreprises enregistrées, 147 d’entre elles appartiennent à des femmes (entreprises individuelles) et elles font partie des dirigeants et/ou des associés de 69 autres. Sur la question des élus, l’on enregistre notamment  chez les conseillers municipaux, 85, 03% d’hommes et 14,97% de femmes. Chez les conseillers régionaux, 88,67% d’hommes et 11,33% de femmes. Concernant le taux d’alphabétisation, les femmes de 15 à 24 ans représentent 36,81% contre 56,09 chez les hommes. La moyenne nationale du taux d’alphabétisation des 15-24 ans, pendant la période de l’enquête de la Banque mondiale est de 46, 52%. S’agissant du domaine de l’éducation, sur un total de 2975, 897 élèves inscrits à l’école primaire, et ayant l’âge compris entre 4 et 13 ans, il y a 44% de filles. Dans l’enseignement secondaire 1, où l’âge est compris entre 9 et 17 ans, les filles représentent 38% des effectifs contre 61% chez les garçons. Au niveau de l’enseignement secondaire 2, où la tranche d’âge varie de 14 ans à 23 ans, il y a 35% de filles et 64% de garçons. Il apparait dans ces indications que les inégalités de genre persistent à plusieurs niveaux.

Présence des femmes dans les instances de prévention et de gestion de conflits

Les femmes sont présentes dans les instances de prévention et de gestion des conflits. Elles sont relativement actives au sein de ces instances. Elles ont été les premières, dans le cadre de l’OFEP, à se présenter en zone assiégée à Bouaké en janvier 2003, pour parler aux rebelles d’alors devenus forces nouvelles, en vue de rechercher des solutions à la paix.

Il existe aujourd’hui en Côte d’Ivoire quelques instances qui travaillent à l’implication des femmes dans les processus de prévention et de gestion des conflits. Il s’agit notamment de la plateforme panafricaine des femmes et des jeunes pour la paix (2PFJ), de l’Organisation des femmes d’Éburnie pour la Paix, de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire «AFJC » etc. 

Ces instances travaillent à la participation des femmes à tous les niveaux de prise de décision concernant la prévention des conflits et les processus de paix, l’accroissement du rôle des femmes dans les initiatives de paix et de cohésion sociale, la valorisation des processus endogènes de négociations, de prévention et de gestion des conflits etc.

 Elles œuvrent également à une meilleure représentativité des femmes dans ces processus. La solidarité est cependant très faible entre associations et ONG féminines impliquées dans les processus de prévention et de gestion des conflits. Elles ont du mal à émerger et à s’imposer parmi les organisations de la société civile.  Elles manquent souvent de confiance en leurs capacités à assumer entièrement leurs rôles en termes de prise de conscience et de force de propositions capables d’inverser les tendances.

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Indicateur 8 : Protection https://fps.assistic.net/kb/indicateur-8-protection/ Sun, 06 Feb 2022 13:26:48 +0000 https://fps.assistic.net/?post_type=kb&p=9694 Protection des droits fondamentaux des femmes et des filles Malgré l’adoption des textes favorables aux femmes et la création de structures et institutions des droits des femmes et la volonté politique exprimée par les autorités, l’on constate un grand décalage …

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Protection des droits fondamentaux des femmes et des filles

Malgré l’adoption des textes favorables aux femmes et la création de structures et institutions des droits des femmes et la volonté politique exprimée par les autorités, l’on constate un grand décalage entre les discours, les textes et la réalité du vécu quotidien des femmes en Côte d’Ivoire, notamment sur la question de la protection de leurs droits fondamentaux. Les statistiques continuent de faire ressortir l’écart énorme qui subsiste entre les lois et la situation réelle des femmes, notamment sur les cas de violences sexuelles et d’agression physique. Le Ministère de famille, de la femme et de l’enfant laisse entrevoir un léger recul depuis 2012, (moment de la fin de la décennie de crise sociopolitique en Côte d’Ivoire), il est probable que les chiffres ne reflètent pas toute la réalité et nombre de faits ne soient pas pris en compte.  Cette tendance n’est d’ailleurs pas corroborée par les observations des organisations de défense des droits des femmes qui au contraire, ont fait part à l’équipe GIS, fin 2016, de leur conviction que les violences s’étaient aggravées. Selon l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire, les chiffres existants mettent en évidence la fréquence des agressions physiques et des viols ( 60% des cas enregistrés).

Violence basée sur le genre

Selon le rapport 2018 de la Banque Mondiale, en Côte d’Ivoire, les femmes sont victimes de diverses formes de violences : viol, excision, infibulation… Dans certaines familles, dès le bas-âge, la petite fille subie des mutilations dont les conséquences sur sa vie de femme sont indescriptibles et indicibles. Il convient de noter que fort heureusement, ces traditions ne sont pas pratiquées dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire. Les femmes sont parfois humiliées et battues par leurs époux et/ou conjoints. Parce que mal informées et souvent peu ou pas instruites, les femmes ignorent leurs droits et n’arrivent toujours pas à se défendre. Très peu d’entre elles portent plainte contre leurs agresseurs. Le règne de l’impunité favorise la résurgence des agressions de tous ordres contre les femmes et les cas de viol sont nombreux. Le Gouvernement ivoirien a amendé le code civil et mis en place un arsenal juridique qui protège la femme. Mais modifier les textes de lois n’aura été qu’une étape. Il faut un changement de comportement, le respect et l’application de la loi n° 98-757 du 23 décembre 1998.

Violences symboliques

Les violences symboliques sont l’une des formes que prennent les atteintes aux droits des femmes en Côte d’Ivoire. Ces violences comportent une dimension psychologique qui suscite chez les femmes le sentiment diffus de se sentir vulnérable et oppressée. Récemment, la vague d’indignation suscitée en Côte d’Ivoire par la démonstration d’un viol en direct à la télévision, le 31 août 2021, a relancé le débat autour de la question des violences sexuelles. Pendant plusieurs jours, les réseaux sociaux se sont enflammés pour dénoncer la banalisation de la culture du viol dans le pays. Plusieurs dizaines de militantes féministes ont également manifesté devant le siège de la chaîne privée NCI pour réclamer des sanctions. L’objet de leur colère : une séquence sordide d’une émission de divertissement dans laquelle un ancien violeur était invité pour simuler une agression sexuelle sur un mannequin en plastique, puis prodiguer des conseils aux femmes pour éviter de subir le même sort. Devant le tollé général, la justice s’est saisie de l’affaire avec une célérité inhabituelle et l’animateur, mis en cause, à été condamné à 12 mois de prison avec sursis et une amende de 3000 euros pour « apologie du viol ». Quant au diffuseur, il n’a pas été poursuivi, la Haute autorité de communication audiovisuelle (Haca) se contentant de l’inciter à faire preuve de « vigilance » dans sa programmation.  Une clémence qui a fait bondir les associations féministes. Celles-ci ont déplorer, en effet, l’absence de sanctions contre la direction de la chaîne. Toutefois, les collectifs et associations féministes ont vu en cette représentation du viol, le signe d’un tournant dans la lutte contre ce fléau.

Personnes déplacées internes

La Côte d’Ivoire a été fortement affectée par les déplacements internes de populations du fait de la décennie de crise sociopolitique qu’a connu le pays. En effet, l’instabilité politique, la rébellion de 2002, l’insécurité et les tensions intercommunautaires ont tous joué un rôle dans le déplacement des populations. Aucune donnée exacte n’est disponible, mais le rapport de la Banque mondiale 2011 indique que près 1,2 million de personnes avaient été déplacées à l’intérieur de la Côte d’Ivoire à la fin novembre 2005. Aujourd’hui, même si les risques de nouveaux déplacements importants se sont considérablement atténués, les impacts de la crise n’ont pas tout à fait disparu. Il est difficile pour nombreuses personnes, les femmes particulièrement, de se relocaliser dans les régions où les infrastructures font défaut et où l’accès aux biens et aux services restent limité. Les femmes sont souvent victimes de discrimination et manque du minimum de ressources pour démarrer une activité génératrice de revenus.

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Indicateur 9 : Femme, Paix et Sécurité https://fps.assistic.net/kb/indicateur-9-femme-paix-et-securite/ Sun, 06 Feb 2022 13:28:15 +0000 https://fps.assistic.net/?post_type=kb&p=9696 Femme et défis sécuritaires Les nouveaux défis sécuritaires liés aux différends électoraux et aux nouvelles menaces à la stabilité sous régionale (criminalité transfrontalière, terrorisme, cybercriminalité etc.) exigent plus d’actions des États et l’intégration du genre dans les processus et les …

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Femme et défis sécuritaires

Les nouveaux défis sécuritaires liés aux différends électoraux et aux nouvelles menaces à la stabilité sous régionale (criminalité transfrontalière, terrorisme, cybercriminalité etc.) exigent plus d’actions des États et l’intégration du genre dans les processus et les programmes de sécurité. En Côte d’Ivoire, des progrès ont été réalisés dans la prise en compte de la problématique du genre dans les approches sécuritaires. Ces progrès se traduisent par l’émergence de pratiques visant tant à inclure une expertise sur le genre dans les approches sécuritaires, qu’à consulter des organisations de femmes sur le terrain. D’une manière générale, la participation des femmes dans les dispositifs sécuritaires tend à croître quelque peu, bien que cette faible amélioration ne se traduise pas systématiquement par leur capacité à influencer de manière effective les dispositifs mis en place. Outre le faible recours aux femmes dans les mécanismes sécuritaires, en vertu de certains stéréotypes, il y a également l’attitude « naturelle » de la femme à s’auto-exclure, se pensant inapte à participer de manière formelle, ou ne participant qu’à la suite d’une invitation, une attitude façonnée par des normes sociales qui mènent à une autocensure.

Présence des femmes au niveau des FDS

Les femmes représentent environ 48,3% de la population ivoirienne avec un rapport de masculinité de 107 hommes pour 100 femmes, selon les résultats du 4e Recensement général de la population ivoirienne et de l’habitat (RGPH 2014). Ce qui donne une population féminine de 10 963 087 individus sur les 22 671 331 habitants en Côte d’Ivoire. Toutefois, cette proportion féminine n’est pas reflétée dans les différents secteurs d’activités. C’est le cas notamment au niveau des forces de défense et de sécurité où les femmes sont très faiblement représentées. Elles sont à peine 2700 femmes sur près 19 993 forces de défense et de sécurité, soit environ 13% des effectifs.  Les postes occupées par les femmes, dans le secteur de la sécurité, sont variés. On les retrouve dans tous les corps des forces de défense et de sécurité en Côte d’Ivoire. Néanmoins, il convient de noter qu’elles occupent principalement des postes subalternes sans véritable pouvoir d’influence ou de décision. Elles restent cantonnées à des postes subalternes et occupent des positions sexo-spécifiques dans le secteur médico-social, dans l’administration ou des positions loin du terrain ou des missions considérées comme « dangereuses ». Elles sont peu présentes au niveau opérationnel ou de gestion et de contrôle et plutôt présentes dans les tâches d’exécution et d’administration. 

Présence des femmes dans missions de Paix

En Côte d’Ivoire, les femmes sont relativement peu nombreuses dans les missions de paix, et leurs actions et leur influence demeurent limitées. Des facteurs de résistances expliquent la faible présence des femmes dans les missions de paix. Il y a d’abord cette tendance forte chez certaines femmes elles-mêmes à ne pas chercher forcer les choses et à attendre d’être invitées dans les cercles de décisions.  Ensuite, le système structurant les missions de paix en Côte d’Ivoire peine à se transformer face aux avancées de la femme de la société. En effet, lorsque les femmes sont invitées à participer à des missions de paix, elles sont représentées par une ou deux personnes parmi les représentants de la société civile. Cela implique que les femmes forment une seule et même voix, et que l’on ne reconnaît pas leur diversité en termes d’expériences, d’opinions et de besoins. Lorsqu’elles sont consultées, ce n’est souvent que pour parler des besoins spécifiques aux femmes, ou sujets/thématiques qui sont assimilés aux femmes. Lorsqu’elle est admise, la participation des femmes a tendance à être limitée dans le temps et dans l’impact, souvent en tant qu’observatrice avec, de ce fait, une dimension plus symbolique que substantielle.

Femmes : actrices et vectrices de conflits

Par la force des choses, les femmes tendent parfois à être actrices et vectrices des conflits. En Côte d’Ivoire, durant la décennie qu’a connu le pays, de 2002 à 2011, les femmes se sont retrouvées au cœur du conflit, tantôt en raison de la pauvreté, tantôt par réflexe de survie, et tantôt par sympathie idéologique. Pendant cette époque, certaines jeunes filles ont même rejoint les rangs des groupes armés dans le pays. Au fil du temps, elles se sont lassées de la guerre qui a désagrégé des familles entières. Le processus DDR les a pris en compte. L’objectif du programme de désarmement était de désarmer tous les belligérants qui ne pouvaient pas être intégrés dans les forces de sécurité et de les réinsérer dans la vie civile. Le programme DDR constituait à ce titre une première étape dans la poursuite de la réforme du secteur sécuritaire. Car au cours du processus de désarmement s’est décidé quels combattants rejoindraient les forces de sécurité nouvellement créées et lesquels démarreraient une nouvelle vie civile, quels rapports ils entretiendraient avec le reste de la société ainsi que le sérieux de la dissolution des structures de pouvoir et des milices datant des années de guerre au profit d’un nouvel ordre politique et social pacifié. Le DDR était par conséquent un processus politique et social, dont l’issue allait bien au-delà d’une influence directe sur la vie d’ex-combattants, mais se répercutait également sur le climat social et la répartition du pouvoir au sein de l’État. Le résultat du processus de DDR en Côte d’Ivoire est considéré comme une réussite à l’échelle internationale : d’après le gouvernement 95% de tous les combattants répertoriés ont été réintégrés à la vie civile.

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Indicateur 10 : Égalité Femme/Homme https://fps.assistic.net/kb/indicateur-10-egalite-femme-homme/ Sun, 06 Feb 2022 13:29:48 +0000 https://fps.assistic.net/?post_type=kb&p=9698 Nominations aux postes de décision Le déséquilibre entre les femmes et les hommes relevé dans les nominations aux postes de décision est l’expression de ce que les hommes dominent la scène politique même si la participation des femmes dans les …

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Nominations aux postes de décision

Le déséquilibre entre les femmes et les hommes relevé dans les nominations aux postes de décision est l’expression de ce que les hommes dominent la scène politique même si la participation des femmes dans les instances décision s’est quelque améliorée. On dénombre par exemple, 8 femmes parmi les 41 membres du gouvernement, 14,13% des femmes ambassadeurs, 29% de femmes magistrates, 2% de femmes cheffes de partis politiques, 8, 64% femmes directrices de société nationale etc. Nous aurions pu poursuivre cette approche comparative dans de nombreux domaines, mais les bases de données sont si éparses qu’il est parfois difficile de les collecter et les mettre ensemble pour en sortir des éléments fiables. La situation des femmes en Côte d’Ivoire est marquée par leur sous-représentativité aux postes de responsabilité dans l’administration.

En raison de la discrimination socioculturelle, les femmes sont à peine présentes dans les instances décisionnelles. La promotion de l’égalité dans le monde du travail est importante pour que davantage de femmes acquièrent des compétences en matière de leadership afin de contribuer à la dynamique en cours dans le pays et d’inspirer d’autres femmes à mettre en œuvre leurs idées entrepreneuriales.

Lois et quotas

Le quota minimum de 30% de femmes exigé aux partis ou groupements politiques par la loi n°2019-870 du 14 octobre 2019 favorisant la représentation de la femme dans les Assemblées élues est loin d’avoir été respectée, au vu des listes de candidatures publiées le 31 janvier 2021, par la Commission électorale, lors des élections législatives du 6 mars 2021. La sous-représentation est ressentie au sein des partis, des groupements politiques et des instances de décisions.

Cela est la preuve que l’application effective de cette loi demeure encore un défi qu’il importe de relever pour permettre à la Côte d’Ivoire de progresser dans le respect de ses engagements internationaux et nationaux, relatifs à la promotion et au respect des droits des femmes et des jeunes filles.

Discrimination positive

Pour corriger les inégalités hommes – femmes, et améliorer la représentation des femmes dans les Assemblées élues, le législateur a instauré un système de quota, prenant la forme d’une discrimination positive et imposant 30% de femmes aux partis ou groupements politiques lors des candidatures pour les postes électifs.  La discrimination positive est un principe qui permet d’instaurer des inégalités pour promouvoir l’égalité. Instaurer un quota en faveur des femmes peut être caractérisé par certaines parties de la controverse comme une des seules possibilités pour rétablir une égalité des chances d’accéder, notamment, aux mêmes postes de responsabilités que les hommes.  Pour d’autres parties, les quotas ne peuvent être considérés comme le remède absolu à la sous-représentation des femmes dans la vie publique. Le recours aux quotas devra s’accompagner d’autres mesures, telles qu’une une formation plus soutenue pour encourager davantage de femmes à présenter leur candidature (élargissant ainsi l’éventail des candidates et des compétences à partir desquelles s’effectue le choix).

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