Accès à la terre
Les femmes sont confrontées à de sérieux obstacles liés aux us et coutumes largement perpétués dans les différentes communautés du pays. Dans la société maure, la terre et l’immobilier sont des prestiges de familles et doivent être conservées, de génération en génération, sous les patronymes des familles détentrices. Pour les communautés noires, les terres restent indivisibles de génération en génération et sous la tutelle du chef de famille, l’ainé. Les femmes issues de couches non-propriétaires traditionnelles de la terre (en particulier les anciens esclaves ou harratines) sont-elles qui cultivent le plus les terres (au profit de leurs anciens maitres) pour les cultures sous pluie et après barrage, mais elles sont soumises à différentes formes de métayage. De façon globale la femme mauritanienne a un faible accès à la propriété terrienne (ou foncière) et différents facteurs de production.
Dans le cadre du Programme à la sécurité alimentaire et lutte contre la pauvreté 2015 généralement les femmes travaillent sous forme de coopératives avec l’octroi de la terre, mise en valeur d’une superficie de 55000 ha en 2015 par rapport à 18000 en 2009 ou de périmètres agricoles aménagés par l’Etat en collaboration avec certains bailleurs Banque mondiale ou Banque africaine de développement
Accès aux financements et au crédit
Il est constaté un faible accès des femmes aux crédits vis-à-vis des banques car les femmes n’ont pas suffisamment de garantie comme un titre foncier leur appartenant. Cependant il existe un mécanisme de financement de microprojets et activités génératrices de revenus par des PTF.
Pour améliorer l’accès des femmes aux financements et au crédit, les défis à relever sont divers :
- Faire Améliorer l’accès des femmes à des opportunités économiques égales dans le secteur public et privé
- Faire des partenariats avec le secteur privé
- Sortir les femmes de la micro finances afin d’aller vers l’entreprenariat
- Augmenter des lignes de crédits plus importantes, des fonds de garantie et d’un capital d’investissement
Accès à l’éducation
La loi sur l’éducation n° 2001-054 qui précise que « l’enseignement fondamental est obligatoire pour les enfants des deux sexes âgés de six à quatorze ans révolus pour une durée de scolarité au moins égale à 6 ans ». Cette loi qui instaure donc l’égalité des chances a permis à des milliers d’enfants d’être scolarisés.
Le taux d’alphabétisation des femmes (savoir lire et écrire), est de 54,2% selon l’enquête de l’emploi 2017.
En 2018 selon le ministère de l’Education national, le taux de scolarisation par genre à tous les niveaux de l’éducation est le suivant :
- Pour le fondamental : filles 105,2%, garçons 100,7%
- Pour le secondaire : filles 38%, garçons 40%
Dans ce cadre le pays met en œuvre plusieurs programmes et projets :
- le Programme National de Développement du secteur Educatif (PNDSE),
- la remise annuelle de prix aux filles lauréates dans toutes les filières sur l’ensemble du territoire,
- la formulation de réponses aux déterminants de la sous scolarisation des filles dans le cadre du projet Dividende démographique et autonomisation des filles,
- l’institution en 2017 du prix du Président de la République,
- la mise en œuvre d’un projet pilote sur le transport et le logement des filles en milieu rural et la mise en œuvre du programme
S’agissant des perspectives nous pouvons dire que la politique de l’offre scolaire a été accompagnée d’une politique de stimulation de la demande qui a portée essentiellement sur le regroupement des écoles incomplètes, la sensibilisation, l’amélioration de l’environnement scolaire et la nutrition des élèves (1 277 339 rations alimentaires distribuées), en particulier au fondamental. Un accent particulier a été mis sur l’amélioration de l’accès des filles au secondaire
Accès à la santé
Pour le gouvernement mauritanien, la santé est un pilier fondamental dans le développement d’un pays. Aussi, la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale constitue un axe majeur de la politique de santé publique. Au cours de ces deux dernières décennies, la Mauritanie a déployé des efforts considérables en matière de santé et du bien-être social en général et de la santé de la reproduction en particulier. Ces efforts sont la résultante d’une volonté politique affichée et traduite à travers différentes stratégies sectorielles et nationales de santé et de développement social.
En matière de santé de la reproduction et du bien-être familial, la Mauritanie a fait des avancées notables en raison de la volonté politique matérialisée par l’adoption des différentes générations du Cadre stratégique de lutte contre pauvreté qui ont fait de la santé en général et de la Santé de la Reproduction en particulier une priorité.
Pour améliorer la santé des populations et réduire la mortalité maternelle et infantile, l’Etat a pris d’importantes mesures, notamment:
1. Généralisation Forfait Obstétrical dans plusieurs zones du pays
2. Adoption de la loi SR en 2017, dont le décret d’application a été promulgué en mars 2018
3. Création d’un Centre hospitalier mère et enfant
4. Mise en œuvre d’une initiative présidentielle pour l’accélération des OMD santé notamment l’OMD
5. Arrêté ministériel n°1134 portant obligation de notification des cas de décès maternels et périnatals et institutionnalisation de l’audit des décès maternels, du 06 juillet 2015
6 .renforcement des infrastructures de la santé .
Accès à la propriété
Accès aux médias
De nombreuses conventions internationales sur les droits de la femme ont été ratifiées par la Mauritanie. Notamment la « Convention internationale pour l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes » (CEDAW), les conventions de l’OIT: n° 100 de 1951 sur l’égalité de rémunération, n°111 concernant la discrimination emploi et profession de 1958, et n°183 de 2000 sur la protection de la maternité. En ce qui concerne la législation mauritanienne, des pas significatifs ont été franchis dans le domaine de la promotion des droits de la femme. Et le milieu de la presse n’est pas en reste, en effet, les organes de presse sont en conformité avec la loi susmentionnée. Le principe : « à travail égal, salaire égal » est, de ce fait, dûment respecté dans les médias en Mauritanie. Cependant l’utilisation des médias comme source d’informations par les femmes reste encore limitée. C’est ainsi que 41% des femmes mauritaniennes n’utilisent aucun media (journal, radio et télévision).
Contrôle et bénéfices