Dispositif institutionnel existant
En Sierra Leone, on assiste à une prise de conscience croissante des avantages potentiels que le pays pourrait retirer en soutenant des programmes sensibles aux questions de genre et en promouvant des activités spéciales pour la promotion des femmes. La prise de conscience et la sensibilité aux questions de genre sont devenues des priorités de la politique nationale, surtout après la guerre civile. Outre la réactivité du gouvernement, on a assisté depuis la fin de la guerre civile à une floraison d’institutions non gouvernementales dont les activités portent sur le genre et le développement des femmes. Cependant, bien que ces institutions bien intentionnées aient contribué au développement de l’égalité des sexes et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, le manque de capacités adéquates pour mettre en œuvre les programmes est un facteur majeur qui a freiné les activités de bon nombre d’entre elles. La détermination des organisations à poursuivre des programmes et des projets visant à répondre aux préoccupations liées au genre et aux femmes suscite un enthousiasme constant. Environ 95 % des 697 organisations interrogées ont indiqué leur volonté d’aligner leurs activités sur les dispositions de la RCSNU 1325. La répartition des réponses en termes d’intérêt pour les aspects de protection, de promotion et de participation de la résolution est respectivement de 50%, 27% et 23%.
Les domaines d’action prioritaires suivants ont été spécifiquement mentionnés :
- Mise en œuvre des lois sur l’égalité des sexes
- Mise en œuvre de programmes pour l’emploi des femmes
- Protection de l’enfance
- Renforcement des capacités humaines
- Développement des compétences en matière de plaidoyer
- Protection des femmes
- Suivi des mesures disciplinaires
- Lutte contre le VIH/SIDA
Pour tirer parti de la volonté institutionnelle existante de travailler sur les questions liées au genre et aux femmes, il est nécessaire de développer un programme de renforcement des capacités pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation efficaces des RCSNU 1325 et 1820.
Agencement institutionnel : directions, agences, observatoire, etc. : ossature et pertinence
Coordination des activités de suivi et d’évaluation au niveau national
Les institutions chefs de file au niveau national pour diriger le processus global de S&E sont le MSWGCA, le ministère des Finances et du Développement économique, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le ministère de la Défense, le ministère des Affaires internationales, des Collectivités locales et du Développement rural, la Commission National pour l’Action Sociale (NaCSA), les FSU/SLP, la Commission des droits de l’Homme de la Sierra Leone (HRCSL), le pouvoir judiciaire et le Comité National sur les violences basées sur le genre (NAC-GBV). Ils constitueront un Groupe technique central (CTG) pour le suivi du PAN dans le cadre d’un comité directeur national (NSC) établi pour le suivi et l’évaluation. Le CTG fournira un soutien technique au Comité de pilotage national (NSC). Le CTG rassemblera les données nationales, les analysera et préparera les notes de discussion pour les réunions périodiques qui seront organisées par le NSC. Le NSC examinera les progrès réalisés dans la mise en œuvre du PAN et fera des recommandations pour améliorer le succès du programme. Le CNS sera le point d’ancrage pour l’information du gouvernement, des Nations Unies et de la communauté des donateurs en général sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Ministère de la Protection sociale, du Genre et de l’Enfance servira de point focal national principal pour la coordination du suivi du PAN ; il fournira un soutien en matière de secrétariat au CTG et au NSC.
Niveau régional
Les progrès seront suivis au niveau régional. Le suivi à ce niveau sera coordonné par le Bureau régional pour l’égalité des sexes en collaboration avec le système judiciaire régional, la FSU/SLP, le bureau du secrétaire provincial, le bureau du ministre régional et les ONG. Il y aura un Comité de pilotage régional (CPR) sur le PAN comprenant les principales parties prenantes au-delà du groupe de travail régional principal pour discuter et examiner les progrès au niveau régional. Le RSC collectera et analysera les données au niveau régional et préparera des rapports à l’attention du Comité de pilotage national (CPN), qui examinera les rapports et fera des recommandations au RSC pour une mise en œuvre efficace.
Niveau des districts et des communautés
Ici, les conseils locaux prendront l’initiative de coordonner la mise en œuvre du PAN. Un Comité de pilotage de district (DSC) sera mis en place et présidé par le conseil local, avec un secrétariat assuré par le responsable de l’égalité des sexes du district. Le DSC sera composé de conseillers, du bureau chargé des questions de genre, de la FSU/SLP, du DISEC, des autorités traditionnelles, des tribunaux de droit coutumier, des ONG, des groupes de femmes et d’autres membres jugés nécessaires. Le comité établira le programme de S&E avec les conseils du RSC et du Comité de pilotage national (NSC). Le DSC examinera périodiquement les progrès réalisés au niveau du district à l’attention du Comité de pilotage régional (RSC) et du NSC. Le RSC et le NSC examineront les rapports des districts et en feront part au DSC afin d’assurer une mise en œuvre efficace au niveau des districts. Le RSC tiendra le NSC constamment informé des progrès réalisés au niveau des districts et des régions.
Le DSC coordonnera les efforts au niveau de la communauté. Les conseillers, la police de la chefferie et les chefs de village/ville, en collaboration avec les organisations communautaires et les organisations de femmes de la communauté, rassembleront des données et les soumettront au DCC qui effectuera une analyse initiale. Les efforts au niveau communautaire pourraient être coordonnés dans le cadre des comités de quartier existants.
L’agencement institutionnel est résumé, montrant les relations et le flux d’informations. Les données collectées au niveau communautaire remontent jusqu’au niveau du district, où les DSC effectuent une analyse de base avant de la transmettre aux RSC qui, à leur tour, l’examineront et la transmettront au NSC. Comme l’indique la figure, il existe une relation de rétroaction, les recommandations filtrant d’un niveau à l’autre jusqu’aux communautés. Cela crée un espace pour l’apprentissage et le partage des connaissances et peut renforcer la mise en œuvre des activités ; cela permet de replanifier si nécessaire. Le système des Nations Unies et les organismes donateurs sont liés à tous les acteurs nationaux dans le système de suivi et d’évaluation, comme le montre la figure L’information circulera verticalement et horizontalement et les synergies seront renforcées dans la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du PAN. Ce cadre institutionnel pourrait bien s’intégrer dans la Vision commune des Nations Unies pour la Sierra Leone et dans les cadres d’autres programmes de donateurs.
Agencement institutionnel pour le suivi du PAN Description
Le paysage de la gestion de la mise en œuvre du SILNAP sur les résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité des Nations unies est vaste. De nombreux acteurs sont chargés de mettre en œuvre les dispositions des résolutions, ce qui nécessite un cadre clairement défini et bien coordonné. Les rôles et les responsabilités doivent être clairement définis.
Cet arrangement institutionnel s’inspire fortement du cadre de suivi du plan de mise en œuvre des trois lois sur le genre et du plan stratégique national sur le genre (NGSP) élaboré par le ministère du bien-être social, du genre et des enfants (MSWGCA). Le plan d’action national de la Sierra Leone sur les RCSNU 1325 et 1820 est bien aligné sur l’ensemble des politiques, plans et programmes gouvernementaux en matière de genre. Les acteurs censés jouer un rôle essentiel dans le suivi du PAN sont les suivants : Le MSWGCA, le ministère des finances et du développement économique, le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, le ministère de la défense, le ministère des affaires internationales, du gouvernement local et du développement rural, la Commission Nationale pour l’Action Sociale NaCSA, les unités de soutien familial (FSU) et la police de Sierra Leone (SLP), le pouvoir judiciaire, la Commission des droits de l’Homme en Sierra Leone (HRCSL), la Commission nationale pour la démocratie, d’autres ministères de tutelle, le Comité national sur la violence sexiste (NAC-GBV), les ONG, les organisations de femmes, les organisations communautaires, les autorités traditionnelles, les conseils de chefferie et les communautés. Ce sont des institutions pertinentes pour la production de données et de rapports sur la mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820.