POLICY BRIEF
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Les violences basées sur le genre sont omniprésentes au sein des communautés et traversent les catégories socio-professionnelles, les zones géographiques, etc. Ceci explique la prise en charge de la problématique à tous les niveaux et son inscription dans tous les agendas actuels de développement et de promotion de la paix. Ainsi, l’implication des femmes dans les stratégies de gestion de conflits constitue un fait essentiel. Les femmes forces de défense et de sécurité exécutent un service public égal à celui de leurs collègues, frères d’armes. Elles partagent les mêmes tâches, mais elles jouent cependant un rôle particulièrement efficace de dissuasion contre les auteurs de violences basées sur le genre. Les femmes FDS jouent également un rôle essentiel de soutien, d’écoute et d’accompagnement de leurs consœurs victimes de VBG.
Ainsi, dans le cadre de la lutte contre les VBG, la présence des femmes dans les FDS est fondamentale. En effet, si l’on en croit les statiques, en Afrique, plus de 70% des victimes ne s’adressent pas aux FDS. Les rares qui y parviennent parlent beaucoup plus facilement aux membres féminins des FDS. C’est pourquoi, le renforcement des femmes au sein des FDS constitue un impératif. Des pans importants sont franchis, mais il reste beaucoup à faire. Au niveau du Sahel, nous en faisons une des priorités de notre plaidoyer, pour lutter contre ces VBG de l’avis de la plateforme des femmes du G5 Sahel.
Les femmes, indispensables dans les missions de maintien de la paix
Le même constat est valable au niveau des missions de maintien de la paix. Les femmes constituent un atout considérable, aussi bien en termes de prévention qu’en matière de règlement des conflits. D’ailleurs, c’est là une des recommandations des Résolutions 1325. ‘’Elle interpelle les gouvernements, la communauté internationale, la société civile, pour la prévention, la gestion et le règlement, quant à une plus grande implication des personnels féminins dans les différentes missions onusiennes’’.
Sur ce plan, beaucoup d’efforts ont été faits par l’ONU depuis les années 1990. Déjà ‘’en 1991, les femmes représentaient 1% seulement du personnel en uniforme déployé par les Nations unies. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 10% et avons un objectif pour 2028 de 15% pour les forces armées et 25% pour les observateurs militaires et les officiers d’Etat-major. Ce qui dénote une prise en compte de la problématique. Aussi bien à l’échelle de la communauté internationale qu’au niveau national’’.
S’agissant du rôle des femmes force de défense et de sécurité dans la prévention, la lutte contre les VBG au sein des troupes et à l’égard des femmes victimes durant les opérations de maintien de la paix, les violences sont reconnues comme un phénomène généralisé au sein des Forces armées, tant sur les hommes que sur les femmes cependant les femmes en souffrent le plus. Ces violences sont parfois pernicieuses et difficiles à prouver. Elles sont verbales, physiques, sexuelles. Ce qui englobe la discrimination, le harcèlement, l’intimidation, le chantage, les violences sexuelles et sexistes, la délation, entre autres. On note aussi des violences systémiques. Par exemple, des uniformes pas tout le temps adaptés ; des équipements inadéquats ; des toilettes qui ne sont pas séparées. Tout cela constitue des entraves à l’épanouissement des femmes dans ces corps militaires et paramilitaires.
Il convient de s’attarder sur le martyre des femmes réfugiées et déplacées. Ce sont des catégories très vulnérables. Il faut donc les traiter avec beaucoup de soins. Et l’expérience a montré qu’elles parlent beaucoup plus facilement de leurs conditions quand elles ont des interlocutrices et non des interlocuteurs. La présence des femmes soldats peut donc aider à limiter les violences sexuelles ou VBG dans les théâtres d’opérations. L’aptitude à parler aux couches vulnérables permet de rendre la lutte et la prévention plus efficaces.
Afin de lutter contre les VBG, les observateurs préconisent l’éradication des clichés, l’élaboration d’un code de conduite, l’instauration d’un dialogue direct sur les risques de violence, la confidentialité des témoignages y afférents, entre autres.
Relativement, aux auteurs de ces violences, sont énumérés : les collègues hommes, les hauts gradés, les autres responsables, les femmes elles-mêmes. Il est donc essentiel de se départir de certains traits de caractères : l’émotivité, la fragilité la vulnérabilité.
Retour sur les chiffres effarants des VBG
S’agissant du cas spécifique de l’Afrique de l’ouest particulièrement du exemples Libéria, de la Sierra-léonais, les chiffres sont simplement effarants : 60.000 femmes violées par les milices en Sierra-Léone durant la guerre civile ; 40.000 durant le conflit au Libéria. Pour ce qui s’agit du génocide rwandais, entre 100.000 et 25.000 femmes furent violées pendant les trois mois qu’a duré ce génocide en 1994. Les mêmes observations ont été faites au Burundi et en RDC et à Darfour également.
En ce qui concerne l’implication des femmes dans les missions de maintien de la paix, il convient de noter que les résolutions « Femmes, paix et sécurité » permettent la participation pleine des femmes, non seulement au processus de paix, mais aussi un déploiement de plus de femmes sur les différents théâtres d’opérations. Vingt ans après leur adoption, la communauté internationale a reconnu que cette implication des femmes est non seulement indispensable au rétablissement de la paix, mais également à son maintien.
Malgré les lenteurs dans la prise en charge des VBG, quelques bonnes pratiques sont notées çà et là. A titre illustratif, nous pouvons citer la criminalisation du viol et de la pédophilie, les départements des VBG dans certains commissariats, les projets de construction de crèches au niveau de la Gendarmerie, les boutiques de droit de l’AJS (Association des juristes sénégalaises), les bajenu gox (marraines de quartiers) ….
PROCHAIN WEBINAIRE
Thème : « Le défi des crises politiques : Place et rôle des femmes dans la prévention et la résolution des crises et conflits », le 17 mars 2022 de 11h à 13h.