Plan d’action national : conception
La Mauritanie a adopté son premier Plan d’action national de la résolution 1325 le 6 avril 2021 après les vingt ans de la ratification de l’engagement du gouvernement.
Mise en œuvre
Le Plan d’action national 1325 n’est pas encore mis en œuvre par le ministère des Affaires sociales de l’Enfance et de la Famille (MASEF). Cependant ce département ministériel démarche pour un plan de partenariat avec les PTF pour l’accompagner à prioriser certaines thématiques clés. LE MASEF a le lead et cherche à réorganiser le genre et la promotion de la femme avec les OSC avec les recommandations qui
L’observatoire des femmes est mis en place en septembre 2021
Les problèmes de financement des directions genre dans les départements ministériels sectoriels constituent des défis pour assumer l’intégration de considérations d’égalité des genres dans la procédure budgétaire ( annuel) par le biais de processus spéciaux et d’outils analytiques, en vue de promouvoir des politiques sensibles au genre.
L’absence de systématisation de la budgétisation sensible au genre au niveau
gouvernemental, déconcentré et décentralisé reste donc une véritable préoccupation.
Mobilisation de ressources
La mobilisation des ressources n’est pas effective, elle reste un véritable défi . Le plan d’action nouvellement adopté par le Gouvernement n’ a pas de ressources mobilisées .
Le MASEF cherche à le surmonter à travers un partenariat avec les PTF pour sa mise en œuvre.
Vulgarisation
La vulgarisation est en continue avec les élus locaux et les leaders communautaires des OSC et coopératives par le REFPAM qui ont des ateliers de renforcement de capacités en cours dans 3 régions cibles pour 2 thématiques :
- Participation politique et autonomisation
- Lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles
Par ailleurs, la Mauritanie qui est un vaste pays, est confronté à de multiples défis d’ordre sécuritaire et humanitaire, et fait face à une sécheresse persistante, qui affecte ses ressources naturelles et pose un sérieux problème de sécurité alimentaire,
Pour réussir la vulgarisation, il y a des actions à entreprendre dans les autres régions en tenant compte aussi de la situation COVID-19 qui a été un vecteur non négligeable contraignant dans la réalisation des activités
Engagement de l’Etat
L’Etat est engagé mais il manque une concrétisation. En effet le gouvernement a déposé un projet de loi au parlement pour une Loi sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles le 06 mai 2020 conformément à la Constitution, aux préceptes Islamiques et aux conventions internationales pour face à une forte recrudescence de violence, des viols et meurtres faites aux femmes. Et ce projet de loi vient en complément au Code du statut personnel de 2001.
Ce texte offre une législation d’ensemble constituant le socle nécessaire à une riposte globale et efficace contre les violences. Il devrait contribuer à l’élimination des idées reçues et des mentalités discriminatoires à l’égard des femmes et des filles. Ce projet a été stoppé par la mouvance islamiste qui ne propose rien en retour pour résoudre ces maux de la société mauritanienne.
Défis et perspectives
Les défis auxquels il faut faire face pour réussir la mise en œuvre de la R1325 sont de divers ordre :
- Effectuer une communication, plaidoyer et forte mobilisation des femmes face aux islamistes radicaux et pourraient aider à faire passer en urgence au vote.
- Extirper la femme de son statut de « mineur permanent »
Il existe également des pesanteurs socioculturels qui rendent difficile la conciliation entre les exigences d’un monde moderne en faveur de l’équité homme/femme et certaines pratiques néfastes issues des traditions souvent partagées par toutes les couches sociales mauritaniennes et interprétation erronée des préceptes de l’Islam qui cherchent à perpétuer le maintien de la femme dans une position d’infériorité constante tout en niant ou minimisant son apport dans la vie socioéconomique.